MELHORES MÚSICAS / MAIS TOCADAS
jacques brel - à jeun
Parfaitement à jeunVous me voyez surprisDe ne pas trouver mon lit iciParfaitement à jeunJe le vois qui reculeJe le vois qui bascule aussiGuili guili guiliViens-là mon petit litSi tu ne viens pas t'a moiCe n'est pas moi qui irai t'à toiMais qui n'avance pas reculeComme dit Monsieur DupneuUn mec qui articuleEt qui est chef du contentieuxParfaitement à jeunJe reviens d'une belle fêteJ'ai enterré Huguette ce matinParfaitement à jeunJ'ai fait semblant d'pleurerPour ne pas faire rater la fêteZ'étaient deux cents noirsLes voisins les amisY avait qu'moi qu'était grisDans cette foireY avait beau-maman belle-papaZ'avez pas vu MirzaEt puis Monsieur DupneuQu'est chef du contentieuxParfaitement à jeunEn enterrant ma femmeJ'ai surtout enterréla maitresse d'AndréJe n'l'ai su que c'matinEt par un enfant de ch?urQui m'racontait qu'sa s?ur ah çaIl me reste deux solutionsOu bien frapper AndréOu bien gnougnougnafiéLa femme d'AndréSur son balconOu bien rester chez moiFeu-cocu mais joyeuxC'est ce que me conseille AndréAndré André DupneuQu'est mon chef du contentieuxParfaitement à jeunVous me voyez surprisDe ne pas trouver mon lit
jacques brel - aldonza
Je suis née comme une chienne une nuit où il pleuvaitJe suis née et ma mère est partie en chantantEt je ne sais rien d'elle que la haine que j'en aiJ'aurais dû venir au monde en mourantEh bien sûr, il y a mon père, on dit, on dit souventQue les filles gardent leur père au profond de leur c?urMais je n'ai pas su mon père, mon père était plusieursCar mon père était un régimentJe ne peux même pas dire s'ils étaient andalous ouprussiensSont-ils morts vers le nord, sont-ils morts vers le sudJe n'en sais rien !Une Dame, et comment veut-il que je sois une Dame ?J'ai grandi comme une chienne de carrefour en carrefourJ'ai grandi et trop tôt sur la paille des mulesDe soldat en soldat, de crapule en crapuleJ'ai connu les bienfaits de l'amourEt je vis comme une bête, je fais ça comme on se moucheEt je vis sans savoir ni pour qui ni pour quoiPour un sou je me lève, pour deux sous je me couchePour trois sous je fais n'importe quoi !Si vous ne me croyez guère, pour trois sous venez voir lerestantDe la plus folle des fiancés au plus crapuleux des brigands de laterreMais chassez donc vos nuages et regardez-moi telle que je suisUne Dame, une vraie Dame a une vertu, a une âmeDieu de Dieu, de tous les pires salauds que j'ai connusVous qui parlez d'étoile, vous qui montrez le ciel,Vous êtes bien le plus infâme, le plus cruelFrappez-moi, je préfère le fouet à vos chimères,Frappez-moi jusqu'au feu, jusqu'au sol, jusqu'à terreMais gardez votre tendresse, rendez-moi mon désespoirJe suis née sur le fumier et j'y repars,Mais je vous en supplie, ne me parlez plus de DulcinéaVous voyez bien que je ne suis rien, je ne suis qu'Aldonza laputain.
jacques brel - à mon dernier répas
Le dernier repas
Paroles et Musique: Jacques Brel 1964
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A mon dernier repas
Je veux voir mes frères
Et mes chiens et mes chats
Et le bord de la mer
A mon dernier repas
Je veux voir mes voisins
Et puis quelques Chinois
En guise de cousins
Et je veux qu'on y boive
En plus du vin de messe
De ce vin si joli
Qu'on buvait en Arbois
Je veux qu'on y dévore
Après quelques soutanes
Une poule faisane
Venue du Périgord
Puis je veux qu'on m'emmène
En haut de ma colline
Voir les arbres dormir
En refermant leurs bras
Et puis je veux encore
Lancer des pierres au ciel
En criant Dieu est mort
Une dernière fois
A mon dernier repas
Je veux voir mon âne
Mes poules et mes oies
Mes vaches et mes femmes
A mon dernier repas
Je veux voir ces drôlesses
Dont je fus maître et roi
Ou qui furent mes maîtresses
Quand j'aurai dans la panse
De quoi noyer la terre
Je briserai mon verre
Pour faire le silence
Et chanterai à tue-tête
A la mort qui s'avance
Les paillardes romances
Qui font peur aux nonnettes
Puis je veux qu'on m'emmène
En haut de ma colline
Voir le soir qui chemine
Lentement vers la plaine
Et là debout encore
J'insulterai les bourgeois
Sans crainte et sans remords
Une dernière fois
Après mon dernier repas
Je veux que l'on s'en aille
Qu'on finisse ripaille
Ailleurs que sous mon toit
Après mon dernier repas
Je veux que l'on m'installe
Assis seul comme un roi
Accueillant ses vestales
Dans ma pipe je brûlerai
Mes souvenirs d'enfance
Mes rêves inachevés
Mes restes d'espérance
Et je ne garderai
Pour habiller mon âme
Que l'idée d'un rosier
Et qu'un prénom de femme
Puis je regarderai
Le haut de ma colline
Qui danse qui se devine
Qui finit par sombrer
Et dans l'odeur des fleurs
Qui bientôt s'éteindra
Je sais que j'aurai peur
Une dernière fois.
jacques brel - allons il faut partir
Allons il faut partir
N?emporter que son coeur
Et n?emporter que lui
Mais aller voir ailleurs
Allons il faut partir
Trouver un paradis
Bâtir et replanter
Parfums, fleurs et chimères
Allons il faut partir
Sans haine et sans reproche
Des rêves plein les poches
Des éclairs plein la tête
Je veux quitter le port
J?ai l?âge des conquêtes
Partir est une fête
Rester serait la mort
Allons il faut partir
Peut-être délaisser
Les routes d?Amérique
Et les déserts peuplés
Allons il faut partir
Elle n?est plus chimérique
La voie des voies lactées
La lune s?est allumée.
jacques brel - amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le coeur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D'un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à ce que tout à coup
L'accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur batave
Jusqu'en pleine lumière
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d'Amsterdam
De Hambourg ou d'ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam.
jacques brel - au printemps
Au printemps au printempsEt mon c?ur et ton c?urSont repeints au vin blancAu printemps au printempsLes amants vont prierNotre-Dame du bon tempsAu printempsPour une fleur un sourire un sermentPour l'ombre d'un regard en riantToutes les fillesVous donneront leurs baisersPuis tous leurs espoirsVois tous ces c?ursComme des artichautsQui s'effeuillent en battantPour s'offrir aux badaudsVois tous ces c?ursComme de gentils mégotsQui s'enflamment en riantPour les filles du métroAu printemps au printempsEt mon c?ur et ton c?urSont repeints au vin blancAu printemps au printempsLes amants vont prierNotre-Dame du bon tempsAu printempsPour une fleur un sourire un sermentPour l'ombre d'un regard en riantTout ParisSe changera en baisersParfois même en grand soirVois tout ParisSe change en pâturagePour troupeaux d'amoureuxAux bergères peu sagesVois tout ParisJoue la fête au villagePour bénir au soleilCes nouveaux mariagesAu printemps au printempsEt mon c?ur et ton c?urSont repeints au vin blancAu printemps au printempsLes amants vont prierNotre-Dame du bon tempsAu printempsPour une fleur un sourire un sermentPour l'ombre d'un regard en riantToute la TerreSe changera en baisersQui parleront d'espoirVois ce miracleCar c'est bien le dernierQui s'offre encore à nousSans avoir à l'appelerVois ce miracleQui devait arriverC'est la première chanceLa seule de l'annéeAu printemps au printempsEt mon c?ur et ton c?urSont repeints au vin blancAu printemps au printempsLes amants vont prierNotre-Dame du bon tempsAu printempsAu printempsAu printemps
jacques brel - au suivant
Tout nu dans ma serviette qui me servait de pagneJ'avais le rouge au front et le savon à la main<tab> Au suivant au suivantJ'avais juste vingt ans et nous étions cent vingtA être le suivant de celui qu'on suivait<tab> Au suivant au suivantJ'avais juste vingt ans et je me déniaisaisAu bordel ambulant d'une armée en campagne<tab> Au suivant au suivantMoi j'aurais bien aimé un peu plus de tendresseOu alors un sourire ou bien avoir le temps<tab> Mais au suivant au suivantCe ne fut pas Waterloo mais ce ne fut pas ArcoleCe fut l'heure où l'on regrette d'avoir manqué l'école<tab> Au suivant au suivantMais je jure que d'entendre cet adjudant de mes fessesC'est des coups à vous faire des armées d'impuissants<tab> Au suivant au suivantJe jure sur la tête de ma première véroleQue cette voix depuis je l'entends tout le temps<tab> Au suivant au suivantCette voix qui sentait l'ail et le mauvais alcoolC'est la voix des nations et c'est la voix du sang<tab> Au suivant au suivantEt depuis chaque femme à l'heure de succomberEntre mes bras trop maigres semble me murmurer<tab> Au suivant au suivantTous les suivants du monde devraient se donner la mainVoilà ce que la nuit je crie dans mon délire<tab> Au suivant au suivantEt quand je ne délire pas j'en arrive à me direQu'il est plus humiliant d'être suivi que suivant<tab> Au suivant au suivantUn jour je me ferai cul-de-jatte ou bonne s?ur ou penduEnfin un de ces machins où je ne serai jamais plus<tab> Le suivant le suivant
jacques brel - avec élégance
Même quand ils se sentent romains
C?est au temps de la décadence
Ils grattent leur mémoire à deux mains
Ne parlent plus qu?à leur silence
Et
Ils ne veulent plus se faire aimer
Pour cause de trop peu d?importance
Ils sont désespérés
Mais avec élégance
Ils sentent la pente plus glissante
Qu?au temps où leur corps était mince
Lisent dans les yeux des ravissantes
Que cinquante ans c?est la province
Et
Ils brûlent leur jeunesse mourante
Mais ils font ceux qui s?en dispensent
Ils sont désespérés
Mais avec élégance
Ils sortent pour traverser des bars
Où ils sont déjà les plus vieux
Ils éclaboussent de pourboires
Quelques barmans silencieux
Et
Grignotent des banalités
Avec des vieilles en puissance
Ils sont désespérés
Mais avec élégance
Ils se répètent tous les matins
Que si un jour les cocufiés
Voulaient se donner la main
Nul ne pourrait plus se moucher
Et
Croire que l?on chante et murmurer
Ils courent après la cadence
Ils sont désespérés
Mais avec élégance
Ils savent qu?ils ont toujours eu peur
Ils savent leur poids de lâcheté
Ils peuvent se passer de bonheur
Ils savent ne plus se pardonner
Et
Ils n?ont plus grand-chose à rêver
Mais ils écoutent leur coeur qui danse
Ils sont désespérés
Mais avec élégance
jacques brel - ballade
Je voudrais un joli bateau
Pour m'amuser
Un beau bateau de bois doré
Pour faire la pêche à la morue
Je voudrais une jolie calèche
Pour me promener
Et pour éclabousser les filles
Qui dansent dans les avenues
Je voudrais que dans les tramways
On soit gentils
Qu'on dise merci et s'il vous plaît
Sur les plate-formes des tramways
Je voudrais que tous les clochards
Puissent chanter
Tôt le matin et tard le soir
Des airs de liberté
Je voudrais que dans les maisons
Ça sente bon
Le pain, le bière et le jambon
Qui se balance au plafond
Je voudrais un joli avion
Pour voir le Bon Dieu
Un bel avion souple et léger
Qui m'emmènerait haut dans les cieux
Et je voudrais que les petits enfants
Ne soient pas méchants
Et que leurs rires, comme des jets d'eau
Rafraîchissent l'humanité.
jacques brel - bruxelles
C'était au temps où Bruxelles rêvait
C'était au temps du cinéma muet
C'était au temps où Bruxelles chantait
C'était au temps où Bruxelles bruxellait
Place de Broukère on voyait des vitrines
Avec des hommes des femmes en crinoline
Place de Broukère on voyait l'omnibus
Avec des femmes des messieurs en gibus
Et sur l'impériale
Le coeur dans les étoiles
Il y avait mon grand-père
Il y avait ma grand-mère
Il était militaire
Elle était fonctionnaire
Il pensait pas elle pensait rien
Et on voudrait que je sois malin
C'était au temps où Bruxelles chantait
C'était au temps du cinéma muet
C'était au temps où Bruxelles rêvait
C'était au temps où Bruxelles bruxellait
Sur les pavés de la place Sainte-Catherine
Dansaient les hommes les femmes en crinoline
Sur les pavés dansaient les omnibus
Avec des femmes des messieurs en gibus
Et sur l'impériale
Le coeur dans les étoiles
Il y avait mon grand-père
Il y avait ma grand-mère
Il avait su y faire
Elle l'avait laissé faire
Ils l'avaient donc fait tous les deux
Et on voudrait que je sois sérieux
C'était au temps où Bruxelles rêvait
C'était au temps du cinéma muet
C'était au temps où Bruxelles dansait
C'était au temps où Bruxelles bruxellait
Sous les lampions de la place Sainte-Justine
Chantaient les hommes les femmes en crinoline
Sous les lampions dansaient les omnibus
Avec des femmes des messieurs en gibus
Et sur l'impériale
Le coeur dans les étoiles
Il y avait mon grand-père
Il y avait ma grand-mère
Il attendait la guerre
Elle attendait mon père
Ils étaient gais comme le canal
Et on voudrait que j'aie le moral
C'était au temps où Bruxelles rêvait
C'était au temps du cinéma muet
C'était au temps où Bruxelles chantait
C'était au temps où Bruxelles bruxellait
jacques brel - buvons un coup
Je bois! Il boit
Je bois à la divine médecine des urines
Je bois! Il boit
Buvons un coup nom de Dieu la rirette
Buvons un coup et buvant tant et plus
Buvons un coup nom de Dieu la rirette
Buvons un coup, nous pisserons dru.
jacques brel - c est comme ça
Dans les campagnes y a les fillesLes filles qui vont chercher l'eauA tire larigotLes filles font la file gentilleEt tout en parlant tout hautLes filles font la file gentilleEt tout en parlant tout hautDu feu et de l'eauC'est comme ça depuis que le monde tourneY a rien à faire pour y changerC'est comme ça depuis que le monde tourneEt il vaut mieux ne pas y toucherPrès des filles ya les garçonsLes longs les minces et les grasQui rigolent tout basLes noirs les roses et les blondsQui parlent de leur papaLes noirs les roses et les blondsQui parlent de leur papaEt des yeux doux d'IsaY a les garçons y a les papasQui ont l'air graves et sévèresEt qui sentent la bièreIls crient pour n'importe quoiEt sortent le soir par derrièreIls crient pour n'importe quoiEt sortent le soir par derrièrePour jouer au pokerC'est comme ça depuis que le monde tourneY a rien à faire pour y changerC'est comme ça depuis que le monde tourneEt il vaut mieux ne pas y toucherDans les cafés y a les copainsEt tous les verres qu'on boit à videY a aussi les verres videsEt les copains qu'on aime bienVous font rentrer à l'aube livideEt les copains qu'on aime bienVous font rentrer à l'aube livideToutes les poches videsPrès des copains il y a la villeLa ville immense et inutileOù je me fais de la bileLa ville avec ses plaisirs vilsQui pue l'essence d'automobileLa ville avec ses plaisirs vilsQui pue l'essence d'automobileOu la guerre civileC'est comme ça depuis que le monde tourneY a rien à faire pour y changerC'est comme ça depuis que le monde tourneEt il vaut mieux ne pas y toucherPrès de la ville il y a la campagneOù les filles brunes ou blondesDansent à la rondeEt par la plaine par la montagneLaissons-les fermer la rondeEt par la plaine par la montagneLaissons-les fermer la rondeDes braves gens du mondeC'est comme ça depuis que le monde tourneY a rien à faire pour y changerC'est comme ça depuis que le monde tourneEt il vaut mieux ne pas y toucherEt il vaut mieux ne pas y toucherEt il vaut mieux ne pas y toucher
jacques brel - ce qu il vous faut
Vous jeunesse folle
Qui jouez aux jeux de l?ennui
Passé est le temps de l?école
Écoutez donc ma philosophie
Ce qu?il vous faut ce sont des chansons
Que le matin mettra sur vos lèvres
Ce qu?il vous faut quand le jour se lève
C?est que l?amour vous chante sa chanson
Ce qu?il vous faut mais ce sont des rues
Pleines de cris de rires d?enfants
Ce qu?il vous faut c?est croire au printemps
Qui vous fera chanter dans les rues
Vous gens raisonnables
Que la raison a fatigués
Fatiguez-vous à être aimables
Et laissez-moi vous expliquer
Ce qu?il vous faut mais c?est être fou
Fou de la vie fou de ses chemins
Ce qu?il vous faut ne penser à rien
Afin de pouvoir jour et nuit rester fou
Ce qu?il vous faut ce sont des maisons
Faites de joie faites de soleil
Ce qu?il vous faut ce sont des merveilles
Que l?on mettra dans toutes les maisons
Vous Mademoiselle
Si vos yeux bleus deviennent gris
Et s?ils ne voient plus d?hirondelles
C?est qu?on ne vous a jamais dit
Ce qu?il vous faut mais c?est de l?amour
L?amour qui vient embraser les coeurs
Ce qu?il vous faut c?est un peu de bonheur
Afin de pouvoir conserver nos amours
Ce qu?il vous faut il nous faut rêver
Aller joyeux vers les lendemains
Ce qu?il vous faut c?est prendre une main
Afin qu?à deux nous puissions rêver.
jacques brel - ces gens là
D'abord il y a l'aîné
Lui qui est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom
Monsieur tellement qui boit
Ou tellement qu'il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'église qui roupilleRaide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qui a l'?il qui divague
Faut vous dire
Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas
Monsieur
On ne pense pas on prie
Et puis, il y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Ouest méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses petites affaires
Avec son petit chapeau
Avec son petit manteau
Avec sa petite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qui n'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n'a pas le sou
Faut vous dire
Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne vit pas
Monsieur
On ne vit pas on triche
Et puis, il y a les autres
La mère qui ne dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Il y a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui recarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchss
Et puis il y a la toute vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu que c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on écoute même pas
Ce que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire
Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas
Monsieur
On ne cause pas on compte
Et puis et puis
Et puis il y a Frida
Qui est belle comme un soleil
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida
Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas de fenêtres
Avec presque pas de murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il fera bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas
Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand on se voit
Semblant que c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois
Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur
On ne s'en va pas
On ne s'en va pas
Monsieur
On ne s'en va pas
Mais il est tard
Monsieur
Il faut que je rentre chez moi.
jacques brel - chacun sa dulcinéa
Chacun sa Dulcinéa
Qu?il est seul à savoir,
Qu?un soir de pleurs, il s?inventa,
Pour se garder un peu d?espoir
Aux barbelés du coeur.
Par elle, par sa Dulcinéa
Ou par l?idée d?icelle,
L?homme rebelle devient un Dieu.
Voilà qu?il vole et même mieux,
Cueille des lunes du bout des doigts,
Mais cependant si tu es de ceux
Qui vivent de chimères,
Rappelle-toi qu?entre les doigts,
Lune fond en poussière.
Il n?y a pas de Dulcinéa,
C?est un espoir fané.
Malheur à qui peut préférer
Le verbe être au verbe avoir,
Je sais son désespoir.
Il n?y a pas de Dulcinéa,
C?est un espoir fané.
Cds jacques brel á Venda